Rêver de liberté…

Samedi matin, 6h30, la lumière du jour filtre à travers les stores, la chaleur de ce mois de juin se fait déjà sentir. J’ai chaud, j’ai envie de faire pipi et j’ai assez dormi.

Mon conjoint ronfle encore à mes côtés.

Je me prends alors à rêver que je peux me lever seule, sans effort, sans l’intervention d’un aidant, juste d’un simple mouvement. Mes jambes me portent, solides et sûres, vers la salle de bain. Je sens le carrelage frais sous mes pieds nus. J’ouvre le robinet, l’eau coule, tiède, réconfortante. Je prends une douche, longue, vivifiante. Je me délecte de me doucher seule et sans une tierce personne qui m’aide et me voit nue et dans ma plus grande fragilité.

L’eau glisse sur ma peau, emportant avec elle la torpeur de la nuit. Je me savonne en musique, en chantonnant peut-être, légère, presque joyeuse.

Je ressors, les cheveux enroulés dans une serviette, je choisis mes vêtements sans me demander si je pourrai les enfiler seule. J’enfile un short (oui, un short, car même s’il ne fait pas encore 30°C, je bouge et je n’ai pas froid. Et mes jambes sont belles, grandes et légèrement bronzées) ainsi qu’un t-shirt en coton léger, parfaits pour la journée qui s’annonce agréable.

Direction la cuisine. Je prépare le café pour ma famille encore endormie, je fais griller deux tartines. L’odeur du pain chaud se mêle à celle du beurre qui fond doucement. Je m’installe quelques minutes sur la terrasse, mon chien à mes côtés, les yeux encore mi-clos. Le quartier est calme. Les oiseaux chantent.

Je jette un coup d’œil à ma to-do list de la journée. Rien de bien pressé, juste ce que j’ai envie de faire. Peut-être écrire un peu. Peut-être une virée au marché. Mais d’abord, une chose m’attend : mon chien. Il vient d’avaler goulûment sa gamelle de croquettes et maintenant il m’attend frétillant, la truffe en l’air.

Je prends la laisse, j’ouvre la porte. On part pour notre promenade du matin. On emprunte des chemins cabossés, étroits. Les voitures garées sur les trottoirs on s’en fiche. On descend des escaliers sans y penser, sans devoir appeler qui que ce soit, sans planification. On marche dans la fraîcheur du matin. Je respire profondément. Mon corps me porte, tout simplement.

On s’arrête à la boulangerie prendre des croissants sans se soucier qu’il y ait une marche à l’entrée ou que la porte soit trop étroite.

Personne ne se retourne sur moi avec un regard compatissant. Ou peut-être que si, mais seulement parce que je suis une jolie femme debout accompagné d’un magnifique chien.

Puis, nous rentrons à la maison prendre le petit déjeuner avec mon conjoint et ma fille.

 

Et ce rêve me laisse à la fois pleine de douceur… et un peu de mélancolie.

 

Suivant
Suivant

Le taille-haies de la compassion